23 Feb 2007

André 23 en Terre Sainte

Du 12 au 16 février 2007 l'archevêque de Paris, Mgr André Vingt-Trois, a conduit un pèlerinage en Terre Sainte préparé en lien avec le Service National de l’épiscopat français pour les relations avec le Judaïsme. Avec le soutien du Ministère du Tourisme d’Israël, plus de 500 personnes ont participé à ce pèlerinage-découverte, conçu dans l’esprit de la visite du Pape Jean-Paul II: parcourant la " géographie du Salut ", les pèlerins ont rencontré les diverses communautés et visité plusieurs institutions israéliennes et palestiniennes.

Voici le texte intégral de la réponse de Mgr Vingt-Trois à l'intervention du Maire de Bethléem:

Messieurs les Maires, Mes Pères,

En vous entendant, je comprends que j’ai eu raison de tenir à ce que nous venions à Bethléem. Je savais que Bethléem vit une situation particulière dans toute la Terre Sainte et que nous ne pouvions pas avoir une idée de ce que peut être un pèlerinage en Terre Sainte si nous ne passions pas par Bethléem.

Nous sommes venus avec plusieurs objectifs, - du moins avais-je, moi, plusieurs objectifs en tête, que je vais vous dire.

Le premier, c’est qu’il faut que nous voyions. On sait, on a lu le journal, on a vu la télévision, on a entendu les informations. On sait qu’il y a un mur, mais il faut le voir avec ses yeux. On n’a pas besoin de beaucoup d’explications pour comprendre, quand on a vu. Nous sommes venus et nous avons vu. Et nous avons vu des deux côtés du mur. Nous avons vu ce qu’il y a de ce côté-ci du mur. Puisqu’il s’agissait pour beaucoup d’entre-nous d’un temps de découverte de la Terre Sainte et qu’un des buts de ce voyage est de nourrir le désir de revenir soi-même et d’amener d’autres personnes, il fallait connaître aussi cette partie de la Terre Sainte.

La deuxième raison, c’est que je savais qu’il y a ici des chrétiens vivants, des communautés chrétiennes vivantes, des communautés chrétiennes qui ont réalisé des choses importantes et qui continuent de réaliser des choses importantes. Il ne s’agissait pas simplement de voir la souffrance, les conséquences de la situation politique, les drames humains que vous avez évoqués, mais aussi de constater la vitalité et la force de votre peuple et de votre communauté chrétienne, et de prendre conscience que nous ne venons pas seulement pour apporter quelque chose, mais aussi pour recevoir quelque chose. Ce que nous recevons, c’est le témoignage d’une confiance dans l’avenir, d’une volonté de vivre, et de vivre dans sa terre, et de vivre dans sa famille, et de vivre dans sa tradition, et de pouvoir élever ses enfants dans cette terre, dans cette famille et dans cette tradition. Avec l’espérance que cela peut s’accomplir dans la paix et non pas dans l’extermination.

La troisième chose qui me paraissait importante, c’était de faire ce que le Pape Jean-Paul II a fait - et que vous avez rappelé tout à l’heure -, même si nous le faisons de façon très modeste, parce que nous n’avons pas de moyens exceptionnels pour le faire : remplacer pour quelques instants le mur par un pont. Par le fait que nous franchissons le mur, nous établissons un passage. Je pense que de ce côté du mur comme de l’autre côté, il y a des hommes et des femmes qui savent que l’avenir ici ne sera possible que si quelqu’un fait des ponts et arrive à trouver une solution pour que tous puissent vivre sur cette terre dans le respect de leurs droits.

C’est pour tout cela que nous sommes venus. Pour dire tout simplement que les chrétiens de France n’ignorent pas leurs frères de Terre Sainte, ni surtout de Bethléem (Le père curé a évoqué les « cartoline » qui viennent de « Francia », il a évoqué les cartes postales que les enfants envoient avec beaucoup de cœur aux habitants de Bethléem). Nous sommes venus parce que nos communautés sentent que la communion est le seul lien vivant qui peut vous aider à tenir et à progresser. Vous savez notre amitié, vous savez notre volonté d’être en relation avec vous. J’espère que toutes celles et tous ceux qui sont venus aujourd’hui sauront motiver des pèlerins à venir non seulement, comme nous le faisons aujourd’hui pour quelques heures, mais même pour une nuit et pour plusieurs nuits, puisque c’est la nuit que Bethléem parle au monde. Merci.

+André Vingt-Trois
Archevêque de Paris

Summary in English: The Archbishop of Paris, Most Rev. André Vingt-Trois, accompanied a group of 500 pilgrims on a discovery visit to the Holy Land, visiting Nazareth, Jerusalem and Bethlehem. In his speech in Bethlehem, he referred to the plight of the people in the Palestinian territories, especially the Arab Christians.

P.S. I hope Archbishop Vingt-Trois will excuse my dwelling a little on his surname, which means "23". In French, Pope John XXIII is known as "Jean Vingt-Trois", so one would be excused for thinking that André Vingt-Trois was the name of a pope and not an archbishop!!

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